Résumé par l'éditeur Milady :

Maria écrit à sa mère depuis un sanatorium isolé. Elle relate dans ses lettres le quotidien morose qu’elle partage avec des aristocrates anglais au teint pâle et un mystérieux prince russe. La fillette dévoile à sa mère les intrigues et les secrets de l’hospice, et lui révèle la présence d’inquiétantes silhouettes qui émergent des flots en bord de mer. Elle raconte aussi l’arrivée d’un trio énigmatique : le couple Pond accompagné d’un médecin loufoque. Mais Maria se garde bien de dire à sa mère ce que tout le monde pense tout bas : les gens viennent là pour mourir.

Critique

Ce qui compte surtout à mes yeux, c'est de retrouver les héros de la série. Dans une adaptation, la fidélité à l'esprit de la fiction originale me semble assez importante. Au final, on prend un roman Doctor Who pour retrouver des héros qu'on a aimé. Et sur ce point-là, oui j'ai reconnu les personnages : leur humour, leur caractère, la jalousie de Rory envers le Docteur. Le seul détail qui m'a fait tilté, c'est qu'à un moment le Docteur retient Amy par les cheveux, ce qui ne me parait pas super conforme à son attitude mais bon, juste un tout petit écart.

Amy est arrivée vers nous en bondissant, un peu comme Tigrou, le copain de Winnie. A ceci près que Tigrou ne se déplace pas en minijupe (page 153).

Il y a un point que j'ai beaucoup apprécie : le jeu sur les points de vue. Chaque chapitre (tous étant généralement assez courts) est écrit du point de vue d'un des personnages principaux (le Docteur, Amy ou Rory) ou bien secondaires (la petite fille Maria, le docteur Bloom qui tient le sanatorium ou encore les lettres de M. Nevil, un patient anglais). Ce choix d'alterner les narrateurs permet certains rebondissements et permet aussi de voir un peu le Docteur par des yeux extérieurs et inhabituels.

Coté intrigue, l'alternance des narrateurs est un élément-clé. Au fur et à mesure, on voit poindre certains rebondissements, et d'autres beaucoup moins. L'intrigue et surtout son dénouement sont très fidèles à un certain ton dans la série, parce que, comme c'est dit dans le roman, "on ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs". On retrouve ce petit gout amer qu'on a parfois dans certains bons épisodes de la série, ceux dans lequel le Docteur est le plus humain, tiraillé entre faire le bien et ne pas faire de mal.

Bref, un bon, voire très bon roman Doctor Who, dont la narration est inhabituelle mais l'histoire est bien ficelée, bien menée. Cet auteur est très proche de l'univers de Doctor Who et de Torchwood comme le prouve sa biographie mais j'avoue que je chercherais peut etre à voir ce que donne ses textes plus personnels. Il a notamment écrit une série de romans policiers historiques dans l'Egypte antique, donc à voir.