Les Autres de James Herbert
Par Euphemia le mardi 2 septembre 2014, 18:24 - fantastique et horreur - Lien permanent
Résumé :
Nicholas Dismas est un détective privé comme vous n'en avez jamais rencontré : né avec de terribles difformités, il compense la dureté de sa vie par un humour désabusé et la compagnie des drogues et de l'alcool. Engagé pour retrouver un bébé disparu, probablement enlevé à sa mère à la naissance, il lève peu à peu le voile sur des faits troublants ayant eu lieu dans le milieu hospitalier et qui ne sont peut-être pas tout à fait du passé. Mais Dismas n'est-il pas lui-même porteur d'un secret qu'il ignore ? Au cours de son enquête, il est assailli par des manifestations paranormales: est-il en train de passer sous l'emprise des " Autres " ? En tout cas, il fera tout pour atteindre une révélation plus effroyable et choquante que tout ce que vous pouvez imaginer...
Critique
Bien que j’ai lu d’autres romans de cet auteur, cette fiction se distingue des autres récits d’horreur de James Herbert. Ici, pas de maison hantée mais un lieu tout aussi lugubre, un hôpital mené par le type même du savant fou. D’ailleurs ce n’est pas sans raison que le narrateur (Nicholas Dismas lui-même) fait allusion au docteur Frankenstein pendant son histoire.
Je vais commencer par un petit point sur les personnages. Ils sont bien travaillés, notamment Dismas et l’homme sur qui il enquête. Il est intéressant de voir dans le rôle principal un personnage aussi malformé et qui souffre d’être rejeté par toute la société à cause de son physique. Dès le départ, ce trait de caractère m’a semblé difficile à gérer car on sait qu’en conséquence il ne pourra pas y avoir d’happy end pour lui. Il ne pourra parvenir à un bonheur parfait dans ce monde car cette société ne saura pas l’accepter. Il y aurait bien des solutions (s’éloigner de la société, un événement surnaturel qui changerait son physique) mais aucune ne permet un retour triomphal dans l’état du héros après cette aventure. La fin confirme bien cette impression que j’avais dès le départ. Elle est satisfaisante, elle ne laisse aucun fil de la narration se perdre mais, à cause du personnage principal, elle est inhabituelle et je l’ai trouvée particulièrement amère. J’ai aimé le fait que l’ennemi à combattre soit aussi torturé (mais plutôt moralement) que le héros. Bref du côté des personnages, pas de manichéisme.
L’intrigue est pas mal mais je l’ai assez peu appréciée. J’ai trouvé l’action assez lente, ralentie par des descriptions beaucoup trop détaillées à mon goût. A part le rythme, l’autre déception réside dans le thème choisi. Les autres romans de l’auteur relève d’une horreur surnaturelle (fantômes, possessions etc.). Je m’attendais donc à ce genre d’éléments dans le roman. Il y a bien du surnaturel mais la dimension horrifique réside surtout dans la présence d’êtres difformes. Je ne m’attendais pas à ce type d’horreur et j’ai été déçue. Le thème abordé (les déformations et surtout nos réactions par rapport à cela) au final met plus mal à l’aise qu’autre chose et dans la note de l’auteur à la fin du roman, il précise qu’un grand nombre de cas de difformités mentionnées dans le roman sont des cas avérés et qu’il « espère sincèrement vous avoir dérangés ». Pari tenu pour l’auteur.
En conclusion, le roman est intéressant, les personnages sont inhabituels mais très attachants malheureusement ces atouts sont un peu gâchés par un récit trop lent. Le thème est assez provocateur et l’auteur a gagné son pari en installant un malaise assez vif, là où l’horreur traditionnelle provoque généralement un frisson passager.
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